72 heures ... votre famille est-elle prête ?

04 décembre 2010

Changer ses modes de vie pour devenir résilient est une étape indispensable, mais ce n’est que la deuxième.

La première étape à franchir, c’est la prise de conscience de notre vulnérabilité. Nos sociétés modernes et industrielles se sont organisées de telle façon que les populations ont le sentiment d’être infaillibles. Cette impression de toute-puissance a profondément modifié nos habitudes de vie et certains reflexes de simple prévoyance (comme les stocks) n’existent plus aujourd’hui. Il semble donc inutile de se préparer puisque rien ne peut arriver !

Depuis la crise du verglas survenue au canada en 1998, le gouvernement a engagé une véritable réflexion liée à la vulnérabilité du système. Les conséquences de cette crise ont été dramatiques.

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La rupture des lignes électriques à conduit plus de 100.000 personnes à chercher refuge dans des hôtels, chez des amis ou dans des abris créés à la hâte, 1000 pylônes et 24.000 poteaux en bois sont tombés, des dizaines de milliers de personnes ont été privées d’électricité pendant 1 mois, du personnel de 14 compagnies d’électricité provenant de 6 provinces et 8 états américains ont travaillé pour rétablir le service, 16.000 hommes des forces armées sont mobilisés, on dénombre plus de 500.000 réclamations d’assurance, etc…

La réflexion suite à cet évènement n’est peut-être pas encore visible par l’ensemble de la population qui n’a, semble-t-il, pas changé grand-chose à ses habitudes. Cependant, une première étape est franchie lorsque le gouvernement diffuse cette vidéo :

L’objectif est donc d’inciter la population à préparer tout ce qu’il faut, pour ne pas céder à la panique en cas de problème et à tenir au moins 72 heures sans assistance extérieure.

Engager une réflexion sur ce thème peut conduire à se demander, naturellement, s’il ne serait pas pertinent de repousser les limites de cette prévoyance. En effet, nous parlons ici de trousse et de mesures d’urgences, mais dans le cas de l’après pétrole, nous verrons nos vies se transformer durablement et il conviendra d’y être préparé du mieux possible.

 

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Résilience et Résistance

La trousse d’urgence est une bonne manière de RESISTER à une perturbation. Mais il ne faut pas confondre Résistance et Résilience.

La résilience implique également une capacité à s’adapter au changement puis à se réorganiser. C’est donc sur ces aspects que travaillent aujourd’hui quelques écoles, associations, professionnels afin de déterminer comment il est possible d’évaluer et d’améliorer la résilience de nos organisations.

Voici quelques organisations qui travaillent actuellement sur la résilience organisationnelle et urbaine :

Résalience

L’Ecole Normale Supérieure

L’Ecole d’Ingénieurs de la Ville de Paris

L’Ecole des Mines de Paris

L'Ecole Polytechnique de Montréal

MB Résilience

Argonne National Laboratory

Le CIRRID

Les rencontres autour de la résilience sont extrêmement riches et aboutissent au constat que cette notion est à la fois complète et complexe. Il est important de continuer à travailler sur ce thème afin de permettre aux populations de devenir résilientes dans la perspective des changements majeurs à venir.

Le Canada, dans cette première étape, propose aux citoyens de se préparer à d’éventuels chocs. Si cette démarche pouvait être lancée en France également, elle permettrait de remettre en cause l’idée communément admise selon laquelle nous serions infaillibles. Cette idée reste un frein permanent au changement et à l’adaptation de nos modes de vie.

Nous pourrions enfin travailler en profondeur et collectivement sur les moyens de devenir plus résilients et de préparer cet avenir sans pétrole, à l’économie trop fragile et au climat modifié.  


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