Ami.es du blog Avenir Sans Pétrole… Bonjour !
Après de nombreux mois sans intervenir ici, j’avais envie de reprendre la plume. Evidemment, le contexte a beaucoup changé ces derniers mois et nous avons vécu des choses EXTRA-ordinaires. Les éléments se bousculent et difficile de savoir par où commencer. Je propose de relever ici trois moments forts qui illustrent la folie de notre époque.
Juillet 2019 : le débit naturel de la Loire à Orléans est nul. La sécheresse est telle que sans le soutien d’étiage par les barrages, la Loire aurait disparu, cet été-là, au niveau d’Orléans. Nous sommes témoins chaque jour de l’accélération du changement climatique, avec la Californie et la Sibérie qui brûlent, le permafrost qui fond, les montagnes qui s’effondrent, les fleuves qui se vident ou débordent, les glaciers qui disparaissent.Mars 2020 : le confinement est décrété en France pour faire face à la pandémie COVID-19. En quelques jours, tout ce qui n’est pas essentiel s’arrête, l’économie est pour ainsi dire « nationalisée » et à la merci des décisions gouvernementales. La nature respire. Cette période marque le début d’un drame social, accentuant les inégalités, l’exclusion, la solitude, la peur, la pauvreté de celles et ceux dont l’activité économique ne se relèvera pas. Nous sommes en novembre et la France est à nouveau confinée et nul ne sait comment elle se relèvera.
VIDEO. Avec le confinement, la biodiversité des parcs parisiens s'est fortement développée
Étudier les effets du confinement sur la faune et la flore des parcs et jardins... C'est l'une des mesures prises par la ville de Paris pour identifier les initiatives à mettre en place afin de ...
Avril 2020 : "open bar" énergétique ! Pour la première fois dans l’Histoire, on vous paye pour consommer du pétrole ! Le baril de pétrole atteint -37$ et la production de pétrole mondiale s’effondre de 13 Millions de barils par jour entre avril et juin 2020, soit une baisse de 15%. Les Etats-Unis à eux seul représentent un quart de cette diminution et les analystes estiment que, malgré la reprise récente, nous n’atteindrons jamais plus les niveaux d’avant la crise. Le pic pétrolier revient sur le devant de la scène…
Pendant toute cette période, j’ai travaillé dans un cabinet politique -d’où mon silence-. Cette mission a permis de confirmer mes craintes quant à la grande vulnérabilité de nos territoires et l’absence -quasi- totale d’anticipation. En politique, il vaut mieux montrer que l’on s’agite lorsque la crise survient, que faire des choix clivant mais responsables en amont.
Lors du premier confinement, l’économie n'était pas seulement à terre, elle était aux pieds de l’Etat qui disposait d'un droit de vie, de transformation ou de mort sur toute activité économique. C’était donc le moment parfait pour s’engager dans la pente, si raide, de la baisse des émissions de gaz à effet de serre : division par 2 en 10 ans ! Je me laissais naïvement envahir par une forme d'optimisme, par l'idée du grand soir...
Malheureusement, le dé-confinement n’était pas encore annoncé que le mot « relance » commençait déjà à circuler. Mon inquiétude grandissait :
"et si tout repartait comme avant ? Et si la machine institutionnelle était finalement incapable de saisir cette opportunité, en raison du déni profond des dirigeants ?"
Et en effet, tout est reparti comme avant ... en pire. Les urgences écologique et climatique, devenues trop encombrantes ces derniers mois, sont reléguées au second plan. La violence politique et médiatique, du local au national, se déchaîne à l’encontre des porteurs et porteuses de changement, comme pour mieux justifier les renoncements.
Si on ajoute l'intolérance et la peur liées au terrorisme, la culture neutralisée et la convivialité qui se résume désormais aux apéro zoom et à des coudes qui se cognent en guise de salutations, ce mois de novembre est bien morne...
Pourtant, j'ai plein de choses à vous dire ! Des « limites à la croissance » aux mises au point collapsologiques, du nucléaire devenu propre, aux biorégions résilientes, des "villes en transition" à l'éco-féminisme, c'est décidé, je déconfine mes mots...
NB : Les lecteurs et lectrices avisé.es auront remarqué que, malgré mon annonce, je suis resté chez Overblog, tout simplement parce que le nom de domaine avenir-sans-petrole.org est désormais squatté et qu’il m’est impossible de le récupérer. Mais ceci n'est qu'un détail technique …