Comprendre le pic pétrolier ! (mise à jour 03/2013)

07 mai 2011

Lorsque l’on parle du pic pétrolier ou du pic de production, c’est à la notion de capacité de production que nous faisons appel. Celle-ci a été expliquée dans un autre article.

Tous les gisements de ressources fossiles ou minérales, tels que ceux de pétrole, présentent à peu près le même type d’évolution.

Il y a tout d’abord les découvertes de gisements. La courbe suivante montre que nous avons atteint le pic vers 1960 et que depuis, malgré quelques découvertes occasionnelles, leur nombre et leur importance n’ont cessé de diminuer.

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Il est évident que nous ne pouvons extraire du sol que le pétrole que nous avons découvert. Il est donc logique que la courbe de production présente globalement le même type de forme.

 Après avoir découvert les gisements, vérifié la rentabilité des projets, mis en place les outils d’extraction, la production peut commencer avec quelques années de décalage.

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On observe une augmentation très importante jusqu’à ce jour, avec une rupture dans l'évolution lors du choc pétrolier de 1973. La zone verte située sous cette courbe représente la quantité totale de pétrole qui a été extraite. Nous avons consommé environ 1300 Md barils, soit près de la moitié des réserves. Le problème n'est donc pas qu'il n'y a plus de pétrole, mais il est bien de savoir quel sera le futur de la production mondiale.

Si nous considérons la capacité de production actuelle (32 Md barils/an) et les réserves qu’il reste à extraire (1500 Md barils) alors nous pouvons dire qu’il reste environ 47 ans de consommation au rythme actuel (Ratio Réserves / production).

C’est ainsi que beaucoup estiment le temps qu’il nous reste avant les problèmes or, en représentant ce calcul simpliste sur le graphique, cela suppose un plateau de production qui dure 47 ans et qu’en 2060, du jour au lendemain … il n’y a plus rien !

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Nul besoin de grande expérience et de connaissances techniques approfondies pour comprendre que cette façon de calculer n’est pas correcte. Dans la réalité, même si nous disposons encore de la moitié des réserves, le pétrole qu’il nous reste sera le plus difficile à extraire. Cela va compliquer sérieusement le travail des compagnies pétrolières et le rythme d'extraction ne pourra plus augmenter.

La forme de la courbe ressemblera plutôt à cela, c’est-à-dire avec une forme de cloche, plus progressive.

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 La forme future exacte de cette courbe est impossible à prédire puisqu’elle dépend de nombreux paramètres, et notamment de l'économie mondiale. Mais avancer l’argument que nous serons encore tranquilles pendant quarante ou cinquante ans est insensé.

Actuellement, nous sommes sur un "plateau" et la récession mondiale conduit à une baisse de la demande. Il est fort probable que nous vivions ainsi une succession de périodes de croissance et de recession, formant un "plateau ondulant" jusqu'au déclin inévitable de la production.

En toute logique, la production pétrolière a commencé à zéro, elle passe par un maximum puis redescendra vers zéro. Reste à déterminer quand aura lieu ce maximum, si la diminution sera douce ou brutale.

L'agence internationale de l'énergie a indiqué que nous avions dépassé le pic de pétrole conventionnel en 2008. Pour l'ensemble des carburants liquides, je vous propose ci-dessous le scénario moyen issu du rapport publié en 2012 "l'Europe face au pic pétrolier", indiquant un déclin de la production mondiale en 2015.

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Tous les experts sont aujourd'hui en accord sur la notion de pic (valable pour toutes les ressources minérales et fossiles). Le seul point de débat, c'est notre capacité à compenser le déclin.


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