Expliquer à qui veut l’entendre que nous devons changer nos modes de vie n’aurait aucun sens si cela ne s’accompagnait pas d’une mise en application, chez moi, à Châteauneuf-sur-Loire.
Puisque je suis conscient des inévitables changements que nous allons vivre, il était indispensable que mes voisins, ma famille, ceux qui vivent sur le même territoire que moi le soient également et puissent choisir de préparer plutôt que subir cet avenir incertain.
C’est l'histoire de cette transition en marche que je vais vous raconter.
Après avoir passé treize années dans le sud ouest, il fallait admettre que je ne connaissais pas grand monde à Châteauneuf ! Mais il y avait une personne, au sein de l'équipe municipale, qui avait entendu toute mon argumentation puisqu'elle avait assisté à ma première conférence «un avenir sans pétrole ?», réalisée à la médiathèque d'Orléans en mai 2010.
J'en profite au passage pour rappeler que la conférence a bien évolué depuis (heureusement, me direz-vous !). Les vidéos de la conférence donnée à Toulouse en novembre 2011 sont en ligne:
C’est donc en tant qu’ingénieur conseil que je suis allé trouver les élus de ma ville pour leur proposer d’évaluer la résilience du territoire face au pic pétrolier, d'être un territoire pilote pour notre innovation: le «Bilan Résilience».
Ainsi, le bureau municipal a consacré toute une soirée pour écouter ma conférence et mes propositions. Malgré un apparent consensus après de très riches échanges, il fallait se rendre à l’évidence : des élus qui voudraient faire une réelle transition sans prise de conscience, implication et soutien des citoyens, ça ne marche pas ... sauf en dictature !
Personne ne peut accepter de changer son mode de vie s’il n’a pas compris pourquoi c’est inévitable. Il fallait donc commencer par là, pour que l’action des élus dans ce sens devienne légitime. Eux et moi avons compris que la première étape consistait à lancer un mouvement citoyen.
C’est donc une élue qui a utilisé son budget pour m’inviter, en mai 2011, à faire une conférence devant les représentants des conseils de quartiers et les participants au forum d’urbanisme durable. Sans aucune volonté de récupération politique, il m’a été permis de recueillir, à la fin de la conférence, les coordonnées des personnes souhaitant lancer une initiative de transition.
C’est ainsi que l’aventure a commencé : un mouvement citoyen, né de la coopération d’un citoyen et d’élus de sa ville.
Je vous invite cependant à la vigilance : l’initiative citoyenne de transition doit se faire en dehors de toute logique partisane. Elle doit être pérenne au-delà des mandats électoraux et réellement inclusive, c'est-à-dire accueillir des personnes de toutes sensibilités, de tous âges, de toutes origines culturelles et religieuses. Même s’il est indispensable de créer des ponts avec les élus, toute récupération politique pourrait avoir des conséquences irréversibles sur « l’étiquette » du groupe de transition.
A suivre : Première réunion, première action !